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Solliciter en toute confiance

Vous avez tous, à des degrés divers, confiance en vos compétences professionnelles. Mais en même temps, plusieurs d’entre vous ne ressentez pas cette confiance dans vos activités de sollicitation.  

L’objectif de ce texte est de vous outiller pour votre sollicitation et de vous rendre heureux(se) de la faire. Je vais donc aborder les ressorts de la confiance en soi dans un environnement de sollicitation, sachant que les principes s’appliquent tout autant dans votre vie professionnelle.  

L’un des principes les plus efficaces que je connaisse pour développer un comportement au point qu’il devienne un réflexe, est d’utiliser des phrases rayonnantes, riches, affirmatives et concises, que l’on fait vivre dans sa tête, et qui deviennent, une fois bien muries, de grandes règles de vie.  

Le développement de la confiance en soi, dans un contexte de sollicitation, peut se résumer par les trois phrases rayonnantes suivantes :  

 

1 – Je n’essaie pas d’être spécial(e), mais je suis conscient(e) de ce que je suis vraiment… alors ce qui est particulier en moi ressortira de lui-même.  

 

2 – Je ne cherche pas la confiance à l’extérieur de moi-même, sinon je serai toujours inquiet(e).  

 

3 – Je récolterai ce que j’ai semé.

 

Authenticité  

Abordons d’abord la première phrase rayonnante. L’organisme Toastmasters, qui a pour mission d’apprendre à communiquer en public, recommande pour le premier discours, le brise-glace, de parler du sujet que l’on maîtrise le mieux, c’est-à-dire soi-même.  

Voici un premier exemple de témoignage entendu : « J’ai eu toute une chance à l’adolescence quand j’ai rencontré une fille alors que j’étais sur une clôture, hésitant entre prendre un chemin de mauvaises fréquentations ou faire le bon choix pour avoir une vie épanouie ». La fille en question est devenue la conjointe d’un PDG d’entreprise de la région. Ce PDG n’a pas essayé d’être spécial mais simplement lui-même et il a ensuite élaboré sur l’importance de redonner au suivant.  

Voici un second exemple : « Quand j’étais jeune, ma famille recevait à la maison les restants de nourriture de l’école ainsi qu’un panier de Noël ». Ce témoignage, qui peut paraître anodin, vient d’un autre PDG qui a attendu 40 ans pour faire sa « sortie du garde-robe ». Une seule phrase, dite avec une puissante émotion, a rallié tout l’auditoire.  

Rien ne vaut l’authenticité : parler à sa façon, avec sa tête ou son cœur, et de préférence, avec sa tête et son cœur. Pour ma part, j’aime répéter ma mission communautaire puisque cela devient un engagement public auquel il devient difficile de renoncer. Ma mission est d’utiliser ma position d’influence pour entraîner les dirigeants(tes) de la région à s’impliquer dans la communauté. J’ai choisi cette mission parce que ma mère m’a servi de modèle et parce que j’ai eu plusieurs chances dans la vie, dont la chance d’être en santé, d’avoir eu accès à une éducation peu coûteuse et d’avoir bénéficié de l’appui de bien des gens dans ma vie. Avoir un objectif ambitieux et vouloir vraiment le réaliser donne le courage de passer à l’action malgré les doutes, les incertitudes… et les inconforts.  

 

Confiance en soi… qui vient de soi  

Abordons maintenant la seconde phrase rayonnante qui nous invite à rechercher la confiance en nous-mêmes. Les ingrédients du succès en sollicitation s’apparentent beaucoup à ceux requis en développement d’affaires, c’est-à-dire avoir de l’ambition, du focus et un parti pris pour l’action. Je viens de partager mon ambition et vous invite à réfléchir à votre propre WHY : c’est le feu dans vos entrailles et, quand le feu est présent, on n’a pas à chercher à l’extérieur de soi pour faire les premiers pas auprès d’une donatrice ou d’un donateur.  

Au-delà de l’ambition, le succès exige de faire preuve de focus, donc d’éviter de s’éparpiller. Avoir du focus, c’est partir à la conquête de votre écosystème et donner aux personnes qui en font partie l’opportunité de poser un geste concret pour le bien-être de leur communauté.  

Il existe une vérité toute simple concernant la confiance en soi : l’action précède la confiance en soi et non l’inverse. Il y a aussi un dicton qui dit : commencez une tâche et elle est à moitié accomplie. Il faut donc faire un premier pas, peu importe comment on se sent.  

La confiance en soi est renforcée par les marques de reconnaissance reçues. Il faut prendre soin de noter les beaux moments de votre vie de solliciteur et être sélectif en chassant de votre mémoire les séquences moins heureuses, comme les inévitables refus.  

 

S’organiser pour une sollicitation efficace  

La troisième phrase rayonnante, « je récolterai ce que j’ai semé », invite à développer des outils de sollicitation. À mon avis, les outils les plus utiles concernent notre organisation ainsi que la gestion de nos peurs.  

Vous avez probablement déjà pris la résolution de solliciter un jour ou une semaine donnée sans passer à l’action parce que deux questions vous trottaient dans la tête : « j’appelle quand ? » et « je dis quoi exactement ? ». À chacun ses trucs, mais voici les miens : je donne le pouvoir à une autre personne de prendre des rendez-vous téléphoniques de 15 minutes à partir d’une liste de donateurs(tices) potentiels. Je prends aussi l’habitude d’avoir des aide-mémoires concis et percutants (argumentaire de campagne, témoignages, statistiques, etc.) à portée de main, ce qui me permet de me mettre au travail en moins de cinq minutes et de me sentir prêt à répondre à d’éventuelles questions. Et en amont, je m’assure de bien connaître la cause, sa mission, son impact. Si possible, je visite l’organisme, je rencontre des personnes soutenues par celui-ci, des bénévoles qui s’y impliquent, etc. Les mots pour convaincre viennent ainsi plus facilement.  

 

En ce qui concerne la gestion des peurs, je crois que l’utilisation des maximes ainsi que la gestion de son vocabulaire sont de puissants outils. Les maximes gagnantes sont celles qui nourrissent votre esprit, il faut donc choisir celles qui vous inspirent. En voici quelques-unes :  

– Je réussis ou j’apprends : ce sont deux résultats positifs. Je préfère réussir, mais au minimum, je vais apprendre quelque chose. La vie est une école de croissance et tout ce qui arrive est riche d’enseignements.  

– Si une tâche est pénible mais indispensable, je l’attaque puis je passe à autre chose : c’est une maxime utile lorsqu’on lit une liste de tâches à réaliser et que l’une d’entre elles semble bloquer le processus. J’appelle aussi cela « avaler son crapaud ».  

– J’ose demander le bon montant d’argent : l’organisme de charité peut souvent aider à établir l’objectif de sollicitation pour un individu ou une entreprise. Pour ne pas « laisser d’argent sur la table », il faut ajuster la demande à la capacité de donner de la personne ou de l’organisation sollicitée. Il est possible de proposer de faire partie d’une certaine catégorie de donateurs en se collant au programme de reconnaissance de l’organisme, et ainsi lui laisser une marge de manœuvre dans le choix du montant à donner. Et si jamais on s’est trompé dans l’évaluation de la capacité financière, on s’excuse tout simplement !  

– Après avoir fait une demande financière, je me tais et j’atends : il est parfois difficile de supporter ces secondes de silence, mais il le faut.  

– Le pire qui puisse arriver, c’est de se faire dire non : non est juste un mot. Un mot ne fait pas mal à moins qu’on lui attache une importance excessive.  

 

La gestion du vocabulaire est plus importante qu’on ne le croit, car elle affecte directement notre discours intérieur, ce qui a un impact non négligeable sur la confiance en soi.  

– Au lieu de se dire « j’ai été rejeté(e) », pourquoi pas « j’ai été mal compris(e) » ?  

– Au lieu de se dire « je suis débordé(e) », pourquoi pas « je suis en grande demande » ?

– Au lieu de se dire « c’est horrible et affreux », pourquoi pas « je passe un moment désagréable » ?  

– Au lieu de se dire « la vie est un chemin semé d’obstacles », pourquoi pas « la vie est un jardin à cultiver » ?  

 

Sur ce, je vous souhaite beaucoup de succès dans la conquête de vos prochaines donatrices et de vos prochains donateurs. N’oubliez pas :  

– Si je ne le fais pas, moi, qui le fera ?  

– Si je ne le fais pas maintenant, quand ?  

– Si je le fais seulement pour moi, qui suis-je ?  

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